Il s’agit moins d’une question que de l’affirmation d’un musulman concernant la salut de la foi chrétienne :

« En ce qui concerne le Thème : ‘Mahomet et la foi chrétienne’, la foi musulmane confesse que le chrétiens, comme croyants, arrivent au paradis. La preuve se trouve dans l’affirmation du Verset 62 de la Sourate La Vache (al-Baqara) :

« Ceux qui croient, et ceux qui sont juifs, et ceux qui sont chrétiens, et les Sabirs, tous ceux qui croient en Dieu et au Dernier Jour et font le bien reçoivent leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n’ont rien à craindre, et ils ne connaîtront pas la tristesse. » (traduction de A.Th. Khoury)

Réponse:

Merci de mentionner ce verset important du Coran. Il revêt en effet une signification capitale. 

Dans Die Botschaft des Korans, Le message du Coran, la transposition allemande du commentaire et de la traduction anglaise du Coran par Muhammad Asad, on lit à propos de ce verset :  « Ce passage – qui revient plusieurs fois dans le Coran – présente une doctrine fondamentale de l’Islam. Dans une vision ouverte sans précédent dans aucune autre foi religieuse, la représentation du « salut » est soumise à seulement trois conditions : croire en Dieu, croire au jour du jugement dernier et mener sa vie avec droiture. » (M. Asad, Die  Botschaft des Koran, Ostfildern : Patmos, 2009), p. 41, note 50)

D’autres commentateurs musulmans et théologiens du Coran font montre d’une doctrine beaucoup plus étroite à la lumière d’autres versets du Coran – ils ne reconnaissent pas les chrétiens comme croyants, bien plus, ils les désignent comme des incroyants (kuffar) et ils les excluent ainsi du salut.

C’est ainsi que Mahmoud M. Ayoub écrit dans son ouvrage : The Qur’an and its Interpreters, Vol. 1 ( Albany State University of New York Press, 1984) à la page 110 : « A propos de l’intention de ce verset et du fondement de sa révélation, les commentateurs  furent ((et le sont encore aujourd’hui)) en désaccord. Ce verset est l’une des nombreuses formulations générales du Coran dans lesquelles la foi est mise au-dessus de toute identité religieuse et ethnique.

Les commentateurs ont cependant essayé de limiter de diverses façons son application universelle. On relève quatre approches différentes. La première consiste à déclarer que ce verset est abrogé ((par des versets subséquents sur le même thème)) et donc, on ne peut pas l’appliquer.

La deuxième approche était de limiter l’application du verset en disant que la raison de sa révélation ne touche qu’un groupe spécifique de personnes. La troisième était de limiter le verset à une interprétation légaliste déterminée, et la quatrième, d’accepter l’universalité du verset, mais uniquement jusqu’à l’époque de la venue de l’Islam, et pour l’époque suivante de déclarer qu’il n’est applicable qu’aux personnes qui confessent la foi en l’Islam. »

Voir de plus sur notre site : Questions et Réponses numéros 16 ;17 ;132 ;167 ;190. Se servir aussi de la fonction ‘rechercher’ pour le concept de ‘salut’ et/ou incroyant.