J’ai eu une discussion pour savoir pourquoi les chrétiens ne suivent-ils pas l’Ancien Testament. On m’a répondu : on ne doit aimer que Dieu et le prochain. De cette façon, tous les commandements sont accomplis. Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment une personne peut-elle prétendre qu’il n’est pas nécessaire d’obéir aux anciens prophètes, car Jésus aurait dit lui-même qu’il est venu accomplir la révélation des anciens prophètes ? Et aussi : Jésus a tout de même obéi à ce que d’autres prophètes avaient révélé, par exemple pour ce qui concerne les prescriptions visant les prière, la nourriture etc. Que pouvez-vous en dire ?

Réponse: 

Votre question aborde un point central de la doctrine catholique : quelle est la signification permanente des écritures de l’Ancien Testament pour la foi et la vie des chrétiens ?

Dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 19,16, nous lisons qu’un jour un jeune homme vint trouver Jésus pour lui poser la question suivante : « Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle ? » Jésus lui répondit : « Si tu veux obtenir la vie, observe les commandements ! » Jésus montre ainsi clairement que les commandements de Dieu indiquent à l’homme le chemin de la vie et le conduisent à la vie. Dans l’Ancien Testament, Moïse avait donné au peuple les Dix commandements de Dieu, le Décalogue. Jésus, le Fils de Dieu, en qui la révélation s’achève, nous redonne ces commandements renouvelés. Il les confirme définitivement et nous les présente comme le chemin et le préalable du salut. Celui qui observe les commandements obtient la vie éternelle, qui est participation à la vie elle-même. Cette participation ne s’achève qu’après la mort, mais, dans la foi, elle déjà présente, elle est la lumière de la vérité et le sens de la vie. Par notre attachement à Jésus, que nous voulons imiter, nous commençons déjà maintenant à participer à cette plénitude.

Le jeune homme de l’évangile est venu à Jésus pour lui demander ce qu’il devait faire de bien, car il avait reconnu que Jésus est lui-même l’accomplissement de la loi. Car Jésus nous a donné son Esprit, qui nous unit à lui et nous fait devenir semblable à lui et nous fait agir selon sa volonté. 

•  L’unique commandement de Jésus

« Celui qui a mes commandements et qui les observe,

c’est qui m’aime ;

mais celui qui m’aime

sera aimé de mon Père, 

et moi aussi je l’aimerai

et je me révélerai à lui. »          Evangile selon Jean 14,21

Dans les livres de l’Ancien Testament, on trouve de nombreux commandements et préceptes. Ils expriment ce qui est obligatoire aux yeux de Dieu et comment nous devons vivre en accord avec sa volonté. Les docteurs de la loi et les hommes pieux d’Israël s’interrogent : y a-t-il un commandement qui est plus important que tous les autres, qui les comprend tous et sur lequel reposent tous les autres ? Est-ce que nous pouvons dire de façon simple comment doit être l’homme et ce qu’il doit faire pour obtenir la vie auprès de Dieu, la vie éternelle ? Les docteurs de la loi juifs cherchent dans les livres saints et trouvent de telles lignes de conduite. La question est significative pour le monde entier. Aussi n’est-il pas étonnant que les docteurs de la loi juifs veulent savoir ce qu’en pense Jésus, le maître de Nazareth. Jésus répond en résumant en un seul commandement deux affirmations de l’Ancien Testament.

Jésus dit:

« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est le premier et le plus important commandement. Le deuxième est tout aussi important : tu aimeras ton prochain comme toi-même. »                           Evangile selon Matthieu 22, 37-39

Le commandement que Jésus désigne comme le fondement de tous les autres est un programme de vie. Il dit : celui qui aime n’a plus à avoir peur du Dieu tout-puissant qui punit. Il peut lui faire confiance et dès lors lui rester fidèle quand il est éprouvé comme Job et ne comprend pas les desseins de Dieu. Il peut compter sur son amour, même s’il s’est trompé de route, comme le fils prodigue. Un homme qui aime Dieu de tout son cœur, de toutes son âme et de toutes ses pensées obtient la vie. Celui qui, dans cet amour, s’engage à servir le prochain en luttant contre la haine et le désespoir, celui qui s’implique au service de l’amour, devient capable de servir Dieu et les autres. Il accepte sa condition factuelle avec toutes ses relations humaines. Il s’agit d’un amour qui comprend tout : Dieu, le prochain et soi-même.

Dieu nous a aimé le premier :

Quand nous péchons, tu ne nous laisses pas tomber.

Quand nous nous effondrons, tu nous remets debout.

Quand nous nous convertissons, tu viens à notre rencontre.

Quand nous doutons, tu t’adresses à nous.

Quand la faute nous écrase, tu nous prends dans tes bras.

Quand nous croyons, tu ne nous condamnes pas. 

Quand nous mourons, tu nous appelles à la vie. 

Voilà pourquoi nous pouvons nous aimer les uns les autres. 

•  Les dix commandements

Quand Dieu libéra son peuple de l’esclavage en Egypte, afin de le conduire vers la liberté dans la terre promise, il lui a présenté l’alliance, de laquelle dépendrait l’avenir du peuple :

« Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, comment je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle et vous ai amenés jusqu’à moi. Maintenant donc, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient ; mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte.” Voilà ce que tu diras aux fils d’Israël. » (Exode 19,4-6 )

La mémoire qu’entretient Israël de l’Alliance passée par Dieu avec son peuple, dans le désert, sur le Mont Sinaï, est une sainte tradition. Les clauses de cette Alliance – les dix commandements – sont écrites sur des tables de pierre et conservées dans l’arche d’alliance. Elles valent pour tous les temps. Le peuple d’Israël avait très bien compris que les commandements que Dieu donna aux siens étaient fondés sur l’amour. Il veut que les hommes lui ressemblent – lui qui est l’amour même.

« Car cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte. 

Elle n’est pas dans les cieux, pour que tu dises : « Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? » 

Elle n’est pas au-delà des mers, pour que tu dises : « Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? » 

Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » 

•  Le premier commandement : 

« Tu n’auras pas d’autres dieux ! »

•  Le deuxième commandement :

« Tu ne déshonorera pas le nom du Seigneur, ton Dieu. »

•  Le troisième commandement :

« Tu sanctifieras le jour du Seigneur. »

•  Le quatrième commandement :

« Tu honoreras ton père et ta mère. »

•  Le cinquième commandement :

« Tu ne tueras pas. »

•  Le sixième commandement :

« Tu ne commettras pas d’adultère. »

•  Le septième commandement :

« Tu ne voleras pas. »

•  Le huitième commandement :

« Tu ne feras pas de faux témoignage. »

•  Le neuvième commandement :

« Tu ne désireras pas la femme de ton prochain. »

•  Le dixième commandement :

« Tu ne convoiteras pas les biens de ton prochain. »

Les commandements de Dieu sont à observer par tous également. Ils nous relient à Dieu, protègent le droit des personnes individuelles et garantissent la paix dans la société. Tout homme peut et doit s’y référer. Car les commandements de Dieu ne sont pas un catalogue de préceptes et de lois qui sont imposés de l’extérieur. Ils sont adaptés à l’homme, ils se réfèrent à sa nature. Ils respectent sa dignité.  

« De que Dieu commande, il le rend possible par sa grâce. »

Catéchisme de l’Eglise catholique, 2082

Saint Paul écrit aux chrétiens de Rome :

N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. 

La Loi dit : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas. Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour. 

Lettre aux Romains 13, 8-10

(Adapté et résumé de:  Ich glaube. Kleiner Katholischer Katechismus. Königstein: Kirche in Not, 2004. S. 150-159)