Pourquoi Dieu a-t-il besoin de Jésus, son Fils, pour pardonner les péchés, étant donné qu’Il est tout de même tout puissant, infiniment bon et aimant ?

Réponse:

Nous citons ici tout d’abord un passage éclairant des explications de Thème 3 de notre page web. 

La foi en la rédemption par la croix a effectivement produit aussi des formulations problématiques et des effets pervers dans le domaine des orientations de la vie religieuse : une certaine manière de mise à l’honneur de la souffrance (dolorisme), parfois à la limite du masochisme ; l'idéal dune obéissance toute passive ; une mentalité qui établit des comptabilités avec la justice divine ; le désir de réconciliation en subissant volontairement la punition ou en le faisant «à la place d'un autre», etc. . On pourrait aussi ranger aujourd’hui dans cette catégorie certaines mises au pinacle du sacrifice suprême de sa vie que fait un leader révolutionnaire dans la lutte «sacrée» pour la justice et la libération. Il est donc indiqué de nous rappeler quelques vérités chrétiennes fondamentales. . Tout d'abord, la vie de Jésus libère et sauve. Par son attitude de liberté intérieure par rapport à la loi religieuse, qui fut partiellement interprétée en opposition à la volonté originelle de Dieu et imposa à l'homme des poids inutiles (voir Mt 11,28 ; 23,4 ; Lc 11,46), et par sa fidélité à faire découvrir le véritable visage de Dieu comme un Père qui aime tous les hommes sans préalables, Jésus s'attira l'hostilité des dirigeants de son peuple. Ces dirigeants condamnèrent Jésus à mort, avec la complicité de ceux qui avaient été déçus par Jésus. Ils le livrèrent au pouvoir des Romains, qui, selon leur droit, le mirent à mort par le moyen de la terrible et classique peine de la crucifixion. La mort violente de Jésus est la conséquence interne de ce qui a inspiré Jésus durant toute sa vie.  

En réponse à la question posée, on peut dire tout simplement qu’il va de soi que Dieu puisse pardonner directement les péchés. Cependant Dieu a décidé que nos péchés seraient pardonnés au moyen de la vie, de la passion et de la mort, ainsi que de la résurrection de Jésus. Jésus n’a pas seulement pardonné publiquement les péchés, ses paraboles ont également parlé éloquemment de la joie de Dieu de pardonner les péchés. Prenons par exemple les paraboles du fils prodigue et de la brebis perdue (cf. Luc, chapitre 15). Jésus a également pris part à des repas avec des personnes qui étaient connues publiquement comme ‘pécheurs’ (Luc 5, 29-32). Beaucoup d’autres exemples montrent comment Jésus manifestait la miséricorde de Dieu et son désir de pardonner (p.ex. la femme qui était une pécheresse, Luc 7,36-50). De toutes ces façons, Jésus voulait nous aider à croire à la disposition de Dieu à pardonner. La foi au désir de Dieu de pardonner doit nous aider à changer notre propre regard et à nous comporter avec le prochain d’après l’exemple de Jésus.

La preuve la plus remarquable de la disposition de Dieu à pardonner a été manifestée quand Jésus a été appelé blasphémateur et qu’il a assumé de façon non violente la mort ignominieuse hors des murs de Jérusalem. Il fut victime de la jalousie, de l’orgueil et de la haine de ceux qui le torturèrent et le tuèrent sans tenir aucun compte de la justice. Jésus assuma cette souffrance et cette honte à la manière du « serviteur souffrant » du Livre d’Isaïe (cf. chap.. 53), sans exiger de vengeance ni de réparation. C’est ainsi que Jésus brisa le cycle de la violence et de la vengeance qui avait dominé la société humaine depuis le commencement – Jésus a pardonné à ceux qui le tuaient (Luc 23,34) et il ouvrait ainsi la voie à l’humanité pour gérer le péché et ses conséquences. C’est ainsi que Jésus est devenu, dans l’histoire de l’humanité, un signe unique de miséricorde et de pardon.

Bref, Dieu n’a pas eu besoin de Jésus pour pardonner nos péchés. Mais pour nous il a ouvert une voie toute nouvelle de vie par l’exemple de l’humble soumission de Jésus à la honte et à la mort.