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Question 188:

Les Témoins de Jéhovah prétendent que Jésus n'aurait pas été crucifié, mais suspendu à un poteau. Y a-t-il des preuves historiques de l'exécution de Jésus par la crucifixion ? (TR)

 

Réponse : La croix est un instrument d'exécution, à lorigine un poteau (en grec staurós; cf. latin crux, bois de torture), qui avait d'habitude chez les Romains une barre latérale ; « mettre en croix » (en grec : staurūn) signifie la méthode correspondante d'exécution. La crucifixion, dans son acception générale, était considérée comme « la forme de mort la plus cruelle et la plus terrible » (Cicéron, In Verrem II, 5,64,165). L'origine et l'âge de cette peine de mort sont inconnus. On en trouve des traces jusque chez les Mèdes et les Perses. En Palestine, elle est d'application à partir du premier siècle avant le Christ, bien que, dans l'Ancien Testament, des condamnés exécutés furent sans doute transpercés par un piquet ou suspendus à un poteau (Genèse 40,19 ; Deutéronome 21,22 et autres). Selon le droit romain, les délits qui méritent la crucifixion sont le vol, le meurtre, la haute trahison, le lèse-majesté et la sédition. Comme il ny a pas de déterminations particulières, la crucifixion peut prendre différentes formes. En règle générale, après la flagellation, le condamné est attaché et/ou cloué à la poutre horizontale (patibulum) quil porte lui-même jusqu'au lieu de l'exécution et il est hissé sur un poteau, souvent peu élevé, fixé dans le sol (en forme de T : crux commissa ou en forme de + : crux immissa). Pour atténuer ses souffrances, on lui donne auparavant une boisson enivrante. Pour faire traîner la mort, un bloc de bois (sedile) est fixé au milieu du poteau pour servir de soutien. Le crucifié subit une mort cruelle par étouffement. En général, son cadavre reste attaché à la croix pour nourrir les bêtes sauvages ou jusqu'à ce quil soit décomposé, mais il peut aussi être mis à disposition.

 

La crucifixion de Jésus correspond largement à cette représentation, mais il reste des questions sur des détails. A cause de la flagellation immédiate de Jésus avant même le prétoire (Marc 15,15 et parall. ; Jean 19,1), celui-ci est trop faible pour pouvoir porter seul jusqu'au Golgotha la poutre du supplice (Marc 15,22 et parall.). Selon Marc 15,23, Jésus refuse la boisson enivrante habituelle. Il est probablement cloué nu (Marc 15,24 et parall. ; Jean 19,23 s), par les mains et par les pieds (Jean 20,25, Luc 24,39, Actes 2,23), à une croix en forme de T, à peine plus élevée que les croix des deux compagnons de souffrance de part et d'autre de lui (Marc 15,27 et parall.). Une pancarte que l'on ne peut plus localiser porte sans doute en araméen et en grec le nom et la faute (Marc 15,26 et parall ; Jean 19,19). Les témoins de cet événement horrible sont des femmes galiléennes (Marc 15,40 et parall. ; Jean 19,25 ss.). La descente de croix du corps de Jésus se fait ensuite, avant que débute le sabbat, avec la permission de Pilate, à l'initiative de Joseph d'Arimatie (Marc 15,43 ; Jean 19,38). [repris quasi littéralement de la contribution ‚Kreuzigung de Willibald Bösen, dans : Lexikon für Theologie und Kirche, Bd.6 (Freiburg i. Br.: Herder, 1997). On y trouve une littérature complémentaire.]

 

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