German
English
Turkish
French
Italian
Spanish
Russian
Indonesian
Urdu
Arabic
Persian

Question 20 :

« Comment l'eucharistie peut-elle être Dieu ? Jésus dit dans l'Evangile, que tout ce qui entre (dans l'homme) par la bouche aboutit dans l'estomac et est ensuite expulsé. Comment pouvez-vous appeler Dieu une chose qui est mangée et bue ? Et, ne reste-t-il ensuite plus que deux dieux sur les trois, quand l'eucharistie a été consommée ? » (TR)

 

Réponse : La doctrine catholique ne dit pas que « l'eucharistie est Dieu ». La personne qui pose cette question relira sur ce site web le texte introduisant le thème: "La Sainte Eucharistie", parties III et IV.

 

L'eucharistie est l'un des sept sacrements de la foi catholique.

 

1. Que sont les sacrements et que signifie leur réception ?

 

Les sacrements sont des signes dans lesquels nous autres, chrétiens, nous percevons de façon toute particulière l'intérêt que Dieu nous porte par Jésus Christ. En eux s'exprime symboliquement ce qui nous est offert en réalité : le rencontre avec le Christ. L'Eglise catholique connaît sept sacrements : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénitence, l'onction des malades, l'ordination et le mariage. Ils accompagnent la personne humaine durant toute sa vie, de la naissance à la mort : dans le baptême, une nouvelle vie nous est offerte par le Christ ; le baptême nous incorpore dans la communauté de l'Eglise. Dans la confirmation, le Christ nous donne la force de l'Esprit Saint afin que nous dépassions l'enfance, que nous vivions en tant que chrétiens responsables dans le monde et que nous puissions témoigner de notre foi.

 

Dans l'eucharistie, nous devenons un avec le Christ et entre nous. Dans la pénitence, le Christ nous offre toujours à nouveau le pardon de la faute et du péché. Dans l'onction des malades, il nous assiste durant une maladie grave et en danger de mort. Dans le sacrement de l'ordre, il communique à celui qui le reçoit ses pleins pouvoirs pour annoncer sa parole et distribuer les sacrements. Dans le mariage, au moment où deux personnes se disent oui l'une à l'autre, le Christ les unit dans une alliance indéfectible jusqu'à ce que la mort les sépare.

 

Le baptême et l'eucharistie sont les sacrements fondamentaux. Leur pratique est attestée de nombreuses fois dans le Nouveau Testament. A propos du nombre sept des sacrements, l'Eglise catholique s'appuie sur un long développement, qui trouve son origine effectivement déjà dans la vie de l'Eglise primitive, mais qui ne sest achevé quau douzième siècle. Au seizième siècle, ce chiffre sept deviendra l'objet de disputes entre différentes confessions. Depuis, les Eglises de la réforme s'en tiennent la plupart du temps uniquement aux deux sacrements du baptême et de la cène du Seigneur (Eucharistie). Dans les derniers temps, on peut cependant constater certains rapprochements.

 

La réception des sacrements fait partie des conditions qu'il faut remplir pour être chrétien : le baptême rend seul possible l'entrée dans la communauté de l'Eglise, il est la condition préalable, et l'eucharistie garantit, dans la vie ultérieure, la relation à lui offerte par le Christ. La réception des sacrements conditionne réellement la possibilité de la vie chrétienne. Seul celui qui reste en relation avec le Christ est capable de faire honneur à sa vocation chrétienne.

 

2. L'eucharistie est un repas en communauté avec Jésus Christ et ainsi l'expression de l'unité avec lui et en lui avec Dieu

 

L'eucharistie rend visible l'unité avec le Christ, car tous les participants ont part dans la sainte cène « au corps du Christ ». « Le pain que nous rompons n'est-il pas communion au corps du Christ ? Car tout comme il n'y a qu'un seul pain, ainsi nous qui sommes nombreux nous ne formons d'un seul corps ; car tous nous avons part au même pain » (1 Corinthiens 10 : 16b-17). La cène de Jésus avec ses disciples, qui a été attestée de nombreuses fois dans le Nouveau Testament (1 Corinthiens 11 :23-25 ; Marc 14 :22-25 ; Matthieu 26 : 26-29 ; Luc 22 : 15-20), est le dernier repas d'une longue série de repas quotidiens avec ses disciples. Le partage du repas était de toujours le signe de reconnaissance d'une appartenance commune et d'une communauté de vie, qui s'exprimait dans les repas. Il est probable que Jésus se soit servi de la forme religieusement significative à son époque du repas rituel juif : au début du repas, le père de famille disait sur le pain une prière de louange à Dieu, le donateur du pain, il rompait un morceau de pain pour chacun (« rompre le pain ») et il le distribuait. Après le repas commun, le rite se répétait sur un calice de vin. Dans ce contexte culturel, ce que Jésus a fait et exprimé lors de la dernière cène était directement compréhensible de la part de ses disciples. Mais en prononçant les paroles : « Prenez, ceci est mon corps, ceci est mon sang, le sang de l'alliance qui est répandu pour beaucoup » (Marc 14 : 22b-23), Jésus allait plus loin que le repas festif habituel, il lui donnait un sens nouveau, en rapportant à sa personne, à lui-même le pain et le vin. Confronté au destin de sa mort tragique, qu'il ne fuyait pas, il se désignait lui-même comme victime : mon corps sera rompu tout comme ce pain ; mon sang sera répandu tout comme le vin écarlate. C'est ainsi que la passion et la mort de Jésus furent interprété comme une mort sacrificielle et rédemptrice.

 

En mémoire de ce dernier repas, les chrétiens célébraient et célèbrent encore toujours à nouveau avec un repas : « Car, aussi souvent que vous mangez de ce pain et buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur » (1 Corinthiens 11 :26), écrit Paul. Mais ce repas du souvenir n'est pas un repas funèbre, mais, à cause de la résurrection de Jésus (1 Corinthiens 15), il est toujours un repas joyeux (cf. particulièrement Actes 2 :46) pour rendre grâce : 1° pour le don de Jésus, pour sa vie et sa mort « pour nous », 2° pour sa solidarité avec nous, car « le pain que nous rompons est communion au corps du Christ » (1 Corinthiens 10 :16b) et 3°pour l'espérance offerte de sa venue dans la gloire (cf. Marc 14 :25 ; 26 :29 ; 22 :18).

 

Rendre grâce se dit en grec eucharistia. Aussi ce repas d'action de grâce est-il appelé « eucharistie ». Il se situe au cœur de chaque communauté chrétienne, il est le cœur de l'Eglise, le « pain » dont vit chaque chrétien.

 

Ainsi l'Eglise est-elle, en tant que « nouveau peuple de Dieu », une communauté égalitaire comme corps du Christ, unifiée solidairement par le lien de l'amour : « Que votre charité soit sans feinte, détestant le mal, solidement attachés au bien ; que l'amour fraternel vous lie d'affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants, d'un zèle sans nonchalance, dans la ferveur de l'esprit, au service du Seigneur, avec la joie de l'espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière, prenant part aux besoins des saints, avides de donner l'hospitalité. » (Romains 12 :10-13)

 

Le lien de l'unité des chrétiens, le fondement de leur fraternité mutuelle et de leur solidarité, ne sont plus, désormais, les liens du sang et l'appartenance à la même tribu, mais la foi commune, en fin de compte le Christ ressuscité, qui les relie dans l'Esprit Saint les uns au autres et les uns par les autres grâce au sacrement de l'eucharistie.

Contactez nous

J. Prof. Dr. T. Specker,
Prof. Dr. Christian W. Troll,

Kolleg Sankt Georgen
Offenbacher Landstr. 224
D-60599 Frankfurt
Mail: fragen[ät]antwortenanmuslime.com

Plus sur les auteurs?